20 décembre 2005 : Mario
Charles, un confrère curé m’appelle au téléphone vers 19 h 30 :
- Il y a ici un jeune, Mario, bien paumé, qui te connaîtrait …
- Envoie-le moi, par taxi … je l’accueille ici.
Le chauffeur de taxi n’a pas trouvé mon adresse … et il dépose Mario dans une rue voisine. Mario se retrouve sur le trottoir sans adresse. Il tombe sur deux jeunes qui appellent un copain par téléphone.
- Tu sais où habite le curé de St Georges ?
Et le voilà qui conduisent Mario jusqu’à ma porte vers 21 h 30.
Mario ! Il est là, sans aucun sac ; sans veste, malgré le froid. Mario, 35 ans environ, semble heureux de trouver un point de chute. Nous avons dîné en tête à tête ; j’ai essayé d’écouter le déroulement de cette vie depuis le jour où il s’est marié avec Michelle, il y a 9 – 10 ans. J’avais préparé avec joie ce mariage et j’avais baptisé leurs deux enfants … Il m’a dit cette phrase terrible :
« Michel, quand je suis entré à l’église, je savais déjà que ce n’était pas la femme de ma vie ! »
Gros travailleur, maçon, il sait tout faire de ses mains. Mais trop influençable, probablement, il a laissé tomber sa famille. Il se retrouve perdu, perdu, épuisé, alcoolisé … Il arrive de si loin.
Ici, Mario a dormi comme un ange. Le lendemain, il est apparu pendant la messe du matin. Fabrice nous a invités, lui et moi, à boire un café au bar. Il nous a parlé de sa séparation avec sa femme. Puis il est parti à l’Evêché (Police Centrale) où il était convoqué. Sans sac, sans argent, sans papier. « Mario » le Seigneur est avec toi ! »